-->

mardi 5 décembre 2017

SaintéLyon 2017 : Edition Dantesque




Voici le parcours 2017 en 3D :

Montage video : 



Quelques heures avant la course, je check mon sac pour être sûr de manquer de rien ! Je mange vers 19h un bon plat de pâte pour avoir suffisamment d'énergie et surtout longtemps à l'avance pour n'avoir aucun trouble gastrique. A force de faire des trails, on se connait de mieux en mieux et on arrive à savoir parfaitement les aliments à prendre et d'autres à bannir !! La question de l'équipement se pose comme à chaque fois. Cependant vu que la température ne dépassera pas les -4°C, je décide de mettre une double couche pour le bas (manchon de compression + short compressé + collant long) et en haut 3 couches (2 teeshirt fins compressés un court et un long + 1 veste de vélo semi imperméable) et 2 buufs. Je prévois de mettre ma veste coupe vent Cimalp dans mon sac, au cas où le besoin se ferait ressentir. Ensuite, en fonction de mon expérience je sais qu'il me faut une barre céréale tous les 30/45 min au bout de 2h. Je prends donc 15 barres pour être tranquille. J'embarque aussi 1L de boisson isotonique et 2L d'eau. Je sais que cela fait beaucoup mais chacun est différent !!

23h30 je me place dans le SAS de départ pour cette 64 ème édition pour ma 2ème participation !! La semaine précédant la course, l'excitation était au maximum vu qu'il est tombé jusqu'à 30 cm de neige à 1000m. Au vu de ce que l'on m'a raconté sur la SaintéLyon des années précédentes, il faut l'avoir fait au moins une fois sous la neige !!

3, 2, 1 go je m'élance plein balle jusqu'à Sorbier pour ne pas être gêné sur la suite du parcours monotrace. De plus, le froid est pénétrant donc pas le choix de se donner. J'avais appliqué la même stratégie en 2016 qui avait été plutôt payante. Je me fixe à ma fréquence cardiaque pas plus de 165 bpm.
Dès les premières pentes au bout de 7 km, c'est la neige qui s'empare du paysage chouette !! Je suis heureux de faire cette même course sous un autre contexte.
Jusqu'à Saint Christo en Jarez, la montée est assez raide, je marche d'un bon pas. Quelques bénévoles par ci par là, mettent l'ambiance cela donne du punch !!Arrivé au ravitaillement déjà 16 km de parcouru, je décide comme l'an passé de ne pas m'arrêter. Je n'en ressens pas le besoin.
Jusqu'à Sainte Catherine, ce sera essentiellement des relances (enchainement de montées/descentes). Cette année, j'ai eu un gros coup de moins bien au 30ème km, juste après Sainte Catherine, mais mon mental m'a sauvé. De plus, j'ai continué à m'alimenter afin de ne pas subir de "panne sèche".
Au 38 ème km, l'euphorie m'envahit car je sais que ce n'est quasiment que de la descente ! La descente qui suit est un véritable "parcours du combattant". Le verglas a tapissé tout le chemin, j'entame celle-ci un pied devant l'autre, plusieurs traileurs se cramponnent, se crispent, je décide alors de sortir les chaînes à neige. Je les avaient déjà testées lors de mes entrainements dans les Alpes mais jamais en compétition. Dès lors leur mise en place, c'est un vrai régal, plus d'appréhension je dévale tel un cabri ! Je remonte la file les uns après les autres, le moral est forcément au plus haut !
J'arrive au ravitaillement de St Genou en pleine forme, j'enlève mes chaînes et demande aux bénévoles de passer une bouteille d'eau pour faire le plein. On me répond : "ce n'est pas possible, ce sont nous qui le faisons". Une femme derrière moi s'énervent et dis qu'elle le notifiera sur le site de la Saintélyon. Je suis tout à fait d'accord avec elle lorsqu'on a fait déjà 41 km, l'eau c'est tout simplement vitale!! La bise sibérienne souffle il fait horriblement froid, je réchauffe mon esprit par du positif. 
Au 44ème km, mon cerveau a décroché. En effet, il est 5h30 la fatigue se fait sentir je commence à avoir des douleurs aux genoux mais la pensée d'arriver, de prendre un bain bien chaud me propulse à continuer. A ce moment là, la douleur est derrière moi, je ne pense plus qu'à avancer.
Tout le reste du parcours se passe sur route, cette partie n'est pas très intéressante, elle s'adresse plus à des marathoniens. Moi qui aime la nature, je suis forcément pas dans mon élément...
A Soucieux-en-Jarrest, je me prends 15 min pour reprendre des forces et surtout me réchauffer. Les bénévoles sont supers agréables et me proposent même de remplir ma poche à eau !! L'ambiance est chaleureuse dans ce gymnase et il y a de tout pour bien récupérer. Au moment de repartir, vu que j'ai tout (eau et barres) je me dis que je continuerai jusqu'à la fin sans m'arrêter au dernier ravitaillement.
Je connais très bien la fin du parcours, ce qui constitue un énorme avantage. Je sais exactement là où placer les accélérations sans se mettre trop dans le rouge pour finir.
Après Chaponost, les côtes sont redoutables mais je ne les subis pas vu que je gère bien mon allure.
A la descente pour arriver sur Confluence c'est alors que mon cœur palpite me rend euphorique, je sais que c'est fini.
Je place une accélération pendant le dernier km, la foule est présente de partout, tout simplement l'impression d'être un héro. Je franchis la ligne d'arrivée en 9h14 pour la 2ème fois, je suis fier de moi. Les conditions météorologiques furent très éprouvantes, la satisfaction d'être FINISHER prend alors tout son sens. Mon classement reste inchangé par rapport à 2016.
2016 : 1103/5937
2017 : 1109/5790



Pour ce type d'épreuve il faut :

- Etre bien préparé à affronter tout type de conditions climatiques
- Avoir tout le matériel nécessaire pour n'avoir ni trop chaud ni trop froid
- Courir sur de longues distances car il y a peu de dénivelé (au vu d'autres trails)
- Savoir positiver quand le moral est au plus bas (par exemple on voit des panneaux indiquant le nombre de km restant il faut transformer cela en disant j'ai parcouru tant de km)