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mardi 25 juillet 2017

Marathon du Mont Blanc 80 km




Pour ceux qui n'aiment pas lire cliquez ici :


Parcours en 3D de ma course : http://doarama.com/create?a=1603889


Jeudi 22 juin me voilà parti en direction de Chamonix pour participer à ce super évènement. Sur le papier 80 km 6000D+ un entrainement assidu sur 1 an bien planifié :


Muscu/VMA de septembre à Avril
Entrainement 2 Alpes autonomie complète

Le retrait de dossard se fait sans problème, mon sac est conforme, je n'ai rien oublié !! (ma hantise comme à chaque fois). Le temps est plutôt orageux il fait lourd mais bon j'essaie de me rassurer en disant que la météo du lendemain devrait être clémente. Je me dirige vers mon dortoir que j'avais réservé 5 mois en avance à 20E la nuit.
Une ambiance géniale y règne, que des traileurs tous là pour l'évènement. J'ai pu échangé des courses qu'ils avaient pu faire l'un de la Diagonale des fous, l'autre de l'UTMB... J'ai adoré cet endroit pour ça. Mais l'heure tourne et le bon stress de l'avant course arrive !! Du coup, c'est parti, je sors toutes mes affaires et je check et recheck tout plusieurs fois pour être sur d'être en manque de rien. Je me sers de la check list que j'avais établi lors du Nivolet Revard.
Sac Salomon S-Lab prêt
Plusieurs traileurs me demandent si je veux venir manger avec eux. Je leur répond que j'aurai beaucoup aimé mais que la veille je reste soft niveau alimentation. En effet, 2016 lors de la 6000D et la Marmotte mon ventre a trop fait des siennes !! Du coup, je les accompagne mais mange qu'une banane ! En ce qui me concerne, ma préparation alimentaire se fait 2 semaines avant ;) La plus grosse question d'avant course : quelle stratégie adoptée pour l'hydratation ? Je demande à un ultra traileur qui me suggère de ne prendre qu' 1L d'eau pour la montée du Brévent. En effet, il me dit qu'embarquer 3kg d'eau sur soi pour ce type de montée serait du suicide. Vu la chaleur qu'ils annoncent, je décide de couper la poire en deux de remplir ma poche à eau d'1L et mes 2 flasques de 500 ml chacune. Je me connais et j'ai besoin de beaucoup boire ... Je me répète le parcours des centaines de fois pour savoir ma position à chaque fois ;) 
La nuit fut courte réveil 2h50 pour partir à 3h30.
4h du mat je m'élance frontale allumée.



1ère montée : le Brévent

Je cours jusqu'en bas du Brévent et là ça bouchonne déjà ! En même temps faire partir 1147 traileurs ça fait du monde pour un sentier monotrace !!
La côte se fera sans aucune difficulté avec un panorama à couper le souffle au fur et à mesure que le soleil pointe son nez !! La rangée de frontale s'éteint pour laisser place au spectacle du Mont Blanc en face.
Vue au 3/4 de la montée du Brévent

Au sommet du Brévent


Arrivé au Brévent en 2h54 10.5 km

C'est la seule pente où je sais qu'en esquivant les bouchons j'aurai pu gratter un peu de temps. En tous cas, la température est pour l'instant idéale le soleil domine les montagnes, c'est tout simplement splendide !!

Soleil levant sur le Brévent


Descente du Brévent

La descente se fait elle aussi super bien je tiens un bon rythme jusqu'à Tête au Vent.





Arrivé à Tête au Vent 4h45 22.2 km

Descente technique de Tête au Vent
Là aussi un paysage magnifique assez aride du fait de l'altitude. La descente qui suit fut très technique j'apprécie d'avoir mes bâtons et de bonnes baskets.



Arrivé ravito du Buet en 5h46 28.5 km
Ravito du Buet

Ce ravito est extrêmement complet il y a de tout bananes, tucs, barres isostar, vichy st Yore... Cela me donne un nouvel élant avant une montée dur mentalement car on est sous les arbres. C'est le col que j'ai le moins apprécié du fait du manque de point de vue...
La montée de Loriaz me parait longue du fait d'être sous les arbres et de ne rien voir.



Arrivé au Mollard en 8h01 38.2 km

La chaleur est au maximum il doit faire environ 32°C, à cet endroit là un bon nombre de coureurs abandonneront... De mon côté, j'ai chaud je rationalise mon eau et boit que de petites gorgées pour la montée au Barrage d'Emosson. Il s'avère que j'ai bien fait car je croise des randonneurs et leur demandent combien de temps pour y arriver. Ils me répondent "encore 400D+ comptez bien 30 min".
Sur mon chemin je vois un ruisseau je décide de me tremper la tête et boire 2 gorgées. Du fait des conditions climatiques, j'avoue que j'ai du mal à avancer. Je fais plusieurs petites poses et finis par arriver à Emosson en 9h38 43.3 km.



Montée du col de la Terrasse (Emosson)
Contrôle des sacs pour vérifier si tout est conforme. Pour moi, c'est ok !
La descente est une fois de plus technique mais elle fait du bien au moral après la longue montée d'Emosson.
Catogne se fera sous un soleil de plomb mais dans ma tête c'est gagné j'ai passé Emosson ;)

Montée de Catogne

Le paysage se dessine petit à petit pour arriver à la Tête de l'Arolette c'est splendide on court sur la crête et on commence à se rapprocher du Mont Blanc le sourire est là !! La descente est cette fois-ci très roulante ça change ;)



Du haut de la Tête de l'Arolette
Arrivée au Tour en 14h30 61.3km

Ouf le ravito est là je mange de tout saucisson, fromage, soupe de vermicelle, tucs, coca... Le temps commence à être long mais je repars bien, avec l'objectif d'être finisher ! Jusqu'au Bois, c'est hyper méga long, retour dans la forêt sans paysage le moral en prend un coup. En plus, ça remonte alors que ce n'était pas indiqué sur le papier !!
Bref j'arrive au Bois dans les temps je recharge de nouveau les batteries il y en a besoin le soleil commence à passer derrière les montagnes. Ca fait du bien la chaleur s'en va ! Ma montre m'indique 76 km et là on m'annonce qu'il faut monter à la Mer de Glace !! Je sais pertinemment qu'il ne me reste pas 4km c'est plutôt agaçant mais pas le choix! Je prends alors une cadence très lente comme dit mon père un pied devant l'autre. J'apprécie une nouvelle fois les bâtons ça aide à tenir un rythme.
A la moitié de la montée, la nuit envahit la montagne j'allume ma frontale faible luminosité pour être sûr de tenir jusqu'au bout. Il n'y a ni personne devant, ni derrière. L'éclairage est prix mordiale le chemin se fait dans les pierriers les racines. L'objectif d'arriver au coucher de soleil pour voir la mer de glace est loin de mon esprit.

Montée de Montenvers

Arrivée à Montenvers en 18h23 76.4 km

Le mode automatique est activé pour aller au refuge du plan de l'aiguille. Ce qui est dur c'est que c'est faux plat montant très long mentalement car c'est l'obscurité totale... A partir du plan de l'Aiguille je sors ma veste coupe vent pour me réchauffer. Je laisse passer un paquet de traileur. Mon objectif c'est de finir point !
Ca y est je suis dans Chamonix, Bip Bip a le sourire c'est parti comme à chaque fois je me mets à courir. L'arche se pointe et là pleins d'émotions m'envahissent j'ai même des larmes aux yeux tellement je suis heureux d'arriver ! Je suis fier de moi j'attrape ma médaille finisher, ce parcours est tout simplement magique. C'est la féérie des Trails, j'ai adoré ce parcours, les images resteront gravées à vie!!

FINISHER en 22h03 !!

Sur un parcours de ce type (ultra), je ne me suis pas mis la pression. Que ce soit le temps de course ou le classement, je voulais juste profiter du panorama, passer les barrières horaires, et etre finisher ! Je suis juste décu de ,e pas vu la mer de glace au coucher de soleil. Du coup, dans mon montage video cette partie manque... Enfin, vu tout le reste tant pis et puis d'après les autres traileurs en été elle n'est pas très prononcée surtout vu la pollution actuelle..
J'ai récupéré 5 points pour l'UTMB au passage qui me permettent de participer au tirage au sort de la TDS (Trace des Ducs de Savoie). La récupération fut très bonne, mon entrainement a payé aucune douleur juste bien fatigué pendant 4 jours :)

Analyse de ce Trail :
  • Cette course m'a permis de me connaître encore mieux et de voir un peu plus ce que j'ai dans les tripes. Y a des hauts des bas tout comme dans n'importe quel quotidien mais grâce à des ultra on apprend à se surpasser !! Ce qu'il faut principalement c'est se faire plaisir (sport, communication avec la Nature...) et arriver à se projeter dans la course au moment de son inscription. Partir sur une telle épreuve sans une grosse prépa serait du sucide !
  • Les Trails de préparation en montant progressivement en puissance sont capitaux pour réussir ses objectifs
  • Mon entrainement musculaire a payé travail des cuisses principalement surtout sur la phase excentrique
FINISHER 95 km 6700D+